Avec a Folia, Marco da Silva Ferreira explore la notion d’extase, la joie et la transe qui se dégagent d’un moment de danse partagée par un groupe. La folia, au Portugal, est une danse folklorique du XVe siècle. Les traces historiques qui la mentionnent parlent toutes d’une ambiance festive où chacun se lâche totalement, dégagé des conventions sociales liées au genre ou à la classe. C’est cette idée qui intéresse le chorégraphe portugais, qui cherche à la traduire en mettant en miroir la folia portugaise avec les danses de night-club de notre époque.
Avec a Folia, Marco da Silva Ferreira part d’un phénomène social du XVe siècle pour explorer les concepts d’extase, d’euphorie et de rébellion collective, comme moteurs de construction culturelle, politique et artistique.
La Folia, pilier musical de la Renaissance, trouve son origine dans un rassemblement populaire né au Portugal où des bergers et des bergères dansaient d’une manière rapide et confuse, en portant sur leurs épaules des hommes habillés en femmes. D’origine rurale, liée aux rituels de fécondité, aux fêtes, à la musique et à la danse, elle finit rapidement par marquer aussi les festivités des cours des royaumes, notamment dans le sud de l’Europe.
Folia est née, en portugais, de l’association du mot fole - le soufflet pour attiser le feu, proche éthymologiquement de fôlego - le fait d’inspirer de l’air, et de folga - le jour de repos ou de loisirs.
La folião/foliona - la personne en réjouissance, en dehors du labeur, s’autorise à se remplir la tête et les poumons d’air et se comporte avec une apparente folie. Ce réseau historique de directions, de sens et de métaphores reflète la pertinence et même la pulsion de ce phénomène dans le passé et, sur un ton provocateur, dans le présent.
À partir de ce contexte historique, le chorégraphe fait une rencontre fictive entre la fête portugaise et les danses contemporaines.