2024-2025

Vestiges Urbains, Une balade à Barbès

Barbès, situé à la croisée des 9e, 10e et 18e arrondissements de Paris, est un quartier à la fois dense et foisonnant, qui répond à sa propre gouvernance urbaine. Marqué par des bâtiments emblématiques comme le Tati historique et le cinéma Louxor, il se distingue par une économie informelle, où les bazars, les étals de rue, et même la contrebande se mêlent à un commerce plus établi. Ce mélange d’activités populaires a forgé l’identité unique de Barbès, à michemin entre tradition et perpétuelle évolution.

Au-delà de son coeur commercial, Barbès bénéficie de l’influence de plusieurs pôles d’attraction qui participent à son dynamisme. Parmi eux, des sites comme la Gare du Nord, le Sacré Coeur, le marché de la Chapelle, ainsi que des lieux culturels comme le Théâtre des Bouffes du Nord et les Halles de l’Olive, contribuent à une fréquentation variée. Ces points de passage, à la fois touristiques, commerciaux et événementiels, attirent une grande diversité de visiteurs, et viennent enrichir la mixité sociale et culturelle du quartier.

Le projet que nous avons entrepris repose sur une démarche simple en apparence, mais riche en enseignements : une exploration attentive du quartier de Barbès-Rochechouart à travers l’observation des déchets que l’on y trouve.

Le quartier Barbès et ses polarités urbaines : entre ancrage local et attractivité métropolitaine

Barbès, un territoire où les dynamiques locales et les flux métropolitains s’entrelacent au quotidien.

Le projet que nous avons entrepris repose sur une démarche simple en apparence, mais riche en enseignements : une exploration attentive du quartier de Barbès-Rochechouart à travers l’observation des déchets que l’on y trouve.

Cet exercice de rudologie, l’étude des déchets et des objets abandonnés, s’est structuré sous la forme d’une balade dans les axes principaux du quartier. En parcourant les rues, notre objectif était de relever et documenter les différentes familles de déchets présents sur le sol, ces traces éphémères qui révèlent une part des usages quotidiens de l’espace urbain.

Les objets abandonnés dans un lieu public ne sont jamais anodins. Chacun d’eux, qu’il s’agisse d’un emballage alimentaire, d’un paquet de cigarette, ou une affiche de film, raconte une histoire : l’histoire de son usage, de la personne qui l’a jeté, mais aussi, à une échelle plus large, l’histoire du quartier lui-même.

À travers l’observation minutieuse de ces traces, nous avons tenté de reconstituer une cartographie socio-historique de l’invisible, en suivant une démarche rigoureuse en plusieurs étapes :

Observation et analyse de l’objet. Chaque déchet est recueilli, puis examiné dans ses moindres détails. Nous avons pris en compte son état, sa matière, son origine potentielle et les indices sur son parcours, de sa production à son abandon dans l’espace public.

Description du cadre de l’objet. Une fois l’objet étudié, il était essentiel de situer son emplacement dans le contexte urbain. Nous avons décrit avec précision le lieu où l’objet a été trouvé : une rue passante, une place, à proximité d’un commerce ou d’une station de métro. Cela nous a permis d’identifier les éléments influents sur l’objet, tels que les flux de personnes, les activités locales, ou encore la dynamique des commerces qui entourent ces espaces.

Analyse historique et sociale du cadre architectural. Enfin, pour chaque zone étudiée, nous avons mené une réflexion sur l’histoire et la structure sociale des principaux bâtiments et espaces architecturaux du quartier. L’objectif était de relier les objets trouvés à leur environnement plus large. Qu’il s’agisse d’une brasserie, d’un cinéma, d’une gare, ces lieux sont autant de témoins des évolutions historiques, économiques et sociales.