Julien Pallotta

Philosophe et traducteur

Agrégé et docteur en philosophie, je suis en poste au Lycée Molière de Rio de Janeiro (réseau AEFE) depuis le 1er août 2011. Je suis également membre de la Red Iberoamericana de Filosofía Política et chercheur associé au Laboratoire de Philosophie contemporaine de l’UFRJ (Université Fédérale de Rio de Janeiro).

Ma recherche doctorale, menée dans le cadre de l’Université Toulouse-le Mirail, puis Toulouse-Jean-Jaurès, m’a conduit à revisiter la philosophie sociale et politique française autour de la figure de Louis Althusser, que j’ai envisagée en confrontation avec des adversaires intimes (comme Badiou ou Rancière) et « extimes » comme Pierre Bourdieu ou Michel Foucault. Les circonstances de la vie m’ont mené au Brésil, à Rio de Janeiro plus exactement, en plein milieu de ma thèse. Ces circonstances n’ont commencé à avoir un effet théorique sur mon travail que dans l’après-soutenance, soit à partir de 2014. J’ai alors décidé de faire dialoguer la philosophie française des années 1960 que j’ai étudiée en doctorat et mon « site » d’existence et de pensée brésilien : j’ai commencé par reprendre la question de l’État, question centrale de la théorie politique, à partir de l’essai que l’anthropologue brésilien Eduardo Viveiros de Castro a consacré à la figure du penseur de la « société-contre-l’État », Pierre Clastres. Je n’ai eu cesse, dès lors, de traduire des textes de « politique indigène » de Viveiros de Castro et des textes du penseur indigène contemporain, Ailton Krenak. Ma contribution au premier numéro des Temps qui restent porte la marque de ma double inscription, à la fois dans la philosophie française des années 1960 et dans les derniers développements de l’anthropologie au Brésil. Bref, je me vis comme un « passeur » entre la France et le Brésil. Ma recherche actuelle porte sur la possibilité, à l’heure de l’anthropocène, d’une « internationale cosmopolitique ».