Abrüpt

C’est abrüpt.
Le mot se disperse dans l’obscur, et il ne nous reste plus que des livres
à jeter au monde pour manifester
rêves et hurlements. Nous nous organisons
autour de textes qui s’agitent et se révoltent, s’altèrent en antilivres,
s’échouent en partage.
Nous fabriquons de la transdialectique et trafiquons du papier, 
nous prenons note d’une cyberpoétique dont le verbe fomente l’erreur
au cœur du réel. Il bruit. Nous sommes à l’écoute 1 (1 -
https://abrupt.cc/)

La maison d’édition Abrüpt s’est constituée sous forme d’association à but non lucratif à Zurich en 2018. Les membres de l’équipe, fidèles à la culture du web, ne sont pas identifiés, ce qui leur permet d’être perçu comme un collectif sans représentants et fluctuant.

Leur « fabrique » renvoie à une expérimentation éditoriale a l’esprit critique. Une fabrique littéraire au verbe aiguisé et expérimental qui mélange théorie et poésie. 

La culture du libre, la liberté de l’information comme espace de transformations sociales. Face à l’industrie du livre, souvent fermée, l’esprit de la piraterie est omniprésent, ils disséminent les textes, les partagent et les libèrent. Leurs textes sont diffusés sous différentes formes : papier, numérique et HTML. C’est ce dernier format qui donne accès aux antilivres.2 (2 - Abrüpt : Une fabrique d’antilivres, France Culture, 2024)

« L’antilivre est une métamorphose, est son désordre, est l’affirmation d’une littérature des courts-circuits, de sa circulation joyeuse, contre l’époque, contre le livre et sa grammaire, contre sa chaîne et ses ronronnements, pour un futur des altérations, pour une information libre et réticulaire, pour une multitude éclairée par celle-ci. »3 (3 - https://www.antilivre.org/)

L’antilivre comme information brute, sans frontières qui se déploie à travers le mouvement de son partage. Chaque œuvre est accompagnée d’un dispositif artistique qui permet découvrir de nouvelles possibilités de lectures. 

Leur démarche, un pas de côté par rapport à la propriété intellectuelle. Les antilivres sont diffusés en format .git, un format open source, une mise à disposition gratuite sans logique commerciale selon la Licence Creative Commons Attribution- Utilisation non commerciale - Partage dans les mêmes conditions 4.0 International.4 (4 - https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/deed.fr)

Cette licence est caractérisée par le fait de pouvoir partager toute la matière fournie, la copier, la transformer. Cela implique de devoir créditer l’œuvre originale, indiquer si des modifications ont eu lieu et si tel est le cas partager la résultante sous la même licence. Bien sûr, l’usage commercial n’est pas autorisé.

Abrüpt sort de la logique capitaliste du livre et tente de montrer qu’il est possible de fabriquer des livres différemment afin de valoriser la diffusion des textes et des idées.

Cependant il est tout de même important de stipuler que le collectif tient à assurer « de justes gains à nos autrices et à nos auteurs complices ». De part les lois des livres papiers, ces derniers ont obligatoirement un prix 

Ratio = 1 livre papier vendu pour 10 téléchargements 
> ?????????? 
> économie = ?
> Ideologie = revendications politique

It’s abrupt.
The word disperses into darkness, and all we have left are books
to throw into the world to express
dreams and screams. We organize ourselves
around texts that stir and revolt, alter themselves into anti-books,
run aground in sharing.
We manufacture transdialectics and traffic in paper,
we take note of a cyberpoetics whose words foment error
at the heart of reality. It makes noise. We are listening.

The Abrüpt publishing house was established as a non-profit association in Zurich in 2018. The members of the team, faithful to the culture of the web, are not identified, which allows them to be perceived as a collective without representatives and in flux.

Their “factory” refers to a critically-minded editorial experiment.

A literary factory with sharp and experimental words that mixes theory and poetry.

Open culture and freedom of information as a space for social transformation. Faced with the often closed book industry, the spirit of piracy is omnipresent, as they disseminate, share, and liberate texts. Their texts are distributed in various forms: paper, digital, and HTML. It is the latter format that provides access to antilibers.

“The anti-book is a metamorphosis, it is disorder, it is the affirmation of a literature of short circuits, of its joyful circulation, against the era, against the book and its grammar, against its chain and its humming, for a future of alterations, for free and networked information, for a multitude enlightened by it.”

The anti-book as raw information, without borders, which unfolds through the movement of its sharing. Each work is accompanied by an artistic device that allows new reading possibilities to be discovered.

Their approach is a step away from intellectual property. The anti-books are distributed in .git format, an open source format, made available free of charge without commercial logic under the Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International License.

This license is characterized by the fact that all the material provided can be shared, copied, and transformed. This implies that the original work must be credited, any modifications must be indicated, and, if so, the result must be shared under the same license. Of course, commercial use is not permitted.

Abrüpt breaks away from the capitalist logic of books and attempts to show that it is possible to produce books differently in order to promote the dissemination of texts and ideas.

However, it is still important to stipulate that the collective is committed to ensuring “fair earnings for our authors and partners.” Due to the laws governing paper books, the latter must have a price.

Ratio = 1 paper book sold for every 10 downloads.

> ??????????

> Economy = ?

> Ideology = political demands

Antoon Van Dyck

Antoon Van Dyck, Catalogue raisonnée des tableaux du musée du Louvre a été publié en 2023 par le musée du Louvre. Il s’agit du premier livre multiformat du musée, qui a été diffusé dans quatre formats différents : papier, en ligne (site), livre numérique (Epub) et PDF. Tous les formats numériques sont disponibles gratuitement. 

En élaborant un livre dans des formats numériques adaptés au catalogue des peintures d’Antoon Van Dyck, le musée du Louvre s’engage : il affirme sa volonté de donner un accès gratuit, illimité et immédiat aux publications de la recherche scientifique menée en son sein, tout en affrontant le défi de la dématérialisation du livre d’art.1 (1 - https://presse.louvre.fr/le-premier-livre-multiformat-du-musee-du-louvre/)

Le musée du Louvre s’est attaché à produire un livre qui, dans tous ses formats, soit élégant et édité avec soin, afin d’offrir aux peintures de Van Dyck et aux textes de Blaise Ducos toute la qualité et la sensibilité attachées aux livres d’art.  

L’ensemble de ces formats lui garantissent maniabilité, pérennité, citabilité. Le livre est rattaché au nom de domaine du musée et des liens renvoient vers le site des Collections du Louvre ce qui lui permet une identification claire et une intégration à l’écosystème numérique du musée. 

Le catalogue repose sur les normes FRBR, qui distinguent l’œuvre, son expression, ses manifestations et ses exemplaires2 (2 - Taffin Nicolas, Édition multiformat au musée du Louvre, https://inacheve-dimprimer.net/articles/2023-11-28-louvre.html), lui assurant ainsi son bon référencement et sa présence dans les catalogues de librairies et de bibliothèques.

La réalisation du projet a été confié à C&F éditions avec Nicolas Taffin pour l’encadrement du projet et le suivi éditorial, Julien Taquet pour le développement et Agathe Baez pour la conception graphique. 

Le projet a vu le jour suite à une discussion entre les acteurs du musée et la direction interministérielle de Numérique qui les a amenés vers le cadre juridique du « marché innovant » pérennisé en 2021 et qui permet de notifier un marché. 

« Le travail a concrètement démarré en février 2022 et le livre a été publié en mai 2023, ce délai incluant les trois à quatre mois que nous avons dû consacrer aux procédures juridiques qui ont été nécessaires pour la mise en place d’un appel d’offre séparé pour les prestations d’impression à la demande, référencement et distribution. 

Le coût total du développement numérique s’est élevé à 47 000 euros. Il comprend le développement de toute la chaîne éditoriale, la conception graphique et la mise en page, ou intégration, de tous les contenus dans tous les formats du livre : web, PDF, EPUB.» 3 (3 -  Carius Jean-Christophe, Repenser le catalogue raisonné à l’ère de l’édition numérique, Entretien avec Camille Sourisse et Benoît Deshayes autour du catalogue raisonné des tableaux d’Antoon Van Dyck au musée du Louvre, 2024. https://numrha.hypotheses.org/15834)

Du côté de la chaîne éditoriale, la question de la plateforme OpenEdition s’est posée. Cependant cette dernière est conçue pour les publications scientifiques faisant ainsi de l’article son format de référence. De plus, dans un livre d’histoire de l’art les images sont des objets d’études à part entière et n’ont pas vocation illustrative.

La chaîne de publication a été faite sur mesure et permet de transformer des fichiers Word balisés en fichiers texte Markdown enrichi partageables via Git. L’iconographie est gérée via YAML. Le tout est transformé avec Flax, Paged.js et du CSS, en versions papier, PDF ou web. Un rendu HTML intermédiaire simule l’apparence du PDF, permettant des ajustements précis avant production. Le processus suit une logique séquentielle et itérative, séparant contenu et forme sans négliger cette dernière. Le design web reprend fidèlement les codes du livre imprimé : couverture, sommaire, doubles pages, typographie. L’interface favorise une navigation intuitive et respecte les intentions éditoriales.

Le catalogue a été conçu en*single source publishing*, qui permet de produire plusieurs formats (PDF numérique, EPUB, Édition imprimée, site web) à partir d’un seul fichier source, même si chaque support demande des adaptations spécifiques.

Dans l’entretien mené par Jean-Christophe Carius, il soulève une question intéressante : pourquoi créer une nouvelle solution logicielle quand certaines existent déjà ? Il prend l’exemple de Quire, une chaîne d’édition a plusieurs composantes interfacées qui génèrent des livres en différents formats. Cependant pour générer les PDF, ils utilisent Prince XML qui est un logiciel propriétaire et payant. C’est là que l’intérêt de Paged.js s’impose par sa solution libre et gratuite qui produit des PDF à partir de flux HTML, garantissant l’évolutivité libre. 

Nous avions pris contact avec le Getty pour leur demander si nous pouvions explorer la possibilité de remplacer Prince XML par Paged.js. Le Getty s’est montré ouvert à cette idée. Puis, à peu près au moment où nous démarrions, le Getty a annoncé travailler pour mettre Quire en open source, avec une refonte complète et un changement des briques logicielles (Eleventy à la place de Hugo, et Paged.js à la place de PrinceXML… ce qui en réalité correspondait exactement aux choix techniques que nous avions l’intention de faire). Il n’y aurait donc pas eu de sens à travailler sur une solution qui était en cours de refonte, et, dans un hasard de calendriers, nous nous sommes retrouvés à développer notre solution en parallèle et à arriver aux mêmes conclusions, ce qui nous a confortés dans nos choix.4 (4 - Ibid.)

À travers ce discours on peut constater que les différentes initiatives au sein de la communauté des personnes qui travaillent sur ces problématiques se retrouvent dans une certaines cohérence autour du choix et de la conception des outils. Néanmoins, il est tout même dommageable que la même initiative soit élaborée à deux endroits et temporalités différentes, faute de pouvoir faire force commune. 

> Le design graphique n’est pas libre 
> PrepostPrint 
> Ideologie = innovation
> économiquement viable pour les acteurs

Antoon Van Dyck, Catalogue raisonné des tableaux du musée du Louvre (Antoon Van Dyck, Catalogue raisonné of paintings in the Louvre Museum) was published in 2023 by the Louvre Museum. It is the museum’s first multi-format book, which was released in four different formats: paper, online (website), digital book (Epub), and PDF. All digital formats are available free of charge. 

By developing a book in digital formats adapted to the catalog of Antoon Van Dyck’s paintings, the Louvre Museum is making a commitment: it is affirming its desire to provide free, unlimited, and immediate access to the publications of the scientific research conducted within its walls, while taking on the challenge of dematerializing art books. 

The Louvre Museum has strived to produce a book that, in all its formats, is elegant and carefully edited, in order to offer Van Dyck’s paintings and Blaise Ducos’s texts all the quality and sensitivity associated with art books.  

All of these formats guarantee ease of use, durability, and citability. The book is linked to the museum’s domain name, and links refer to the Louvre Collections website, allowing for clear identification and integration into the museum’s digital ecosystem. 

The catalog is based on FRBR standards, which distinguish between the work, its expression, its manifestations, and its copies, thus ensuring its proper referencing and presence in bookstore and library catalogs.

The project was entrusted to C&F éditions, with Nicolas Taffin overseeing the project and editorial supervision, Julien Taquet handling development, and Agathe Baez responsible for graphic design. 

The project came about following a discussion between museum stakeholders and the interministerial digital department, which led them to the legal framework of the “innovative market” established in 2021, which allows for the notification of a market. 

Work began in February 2022 and the book was published in May 2023. This timeframe includes the three to four months we had to devote to the legal procedures required to set up a separate call for tenders for print-on-demand, referencing, and distribution services. 

The total cost of digital development amounted to €47,000. This includes the development of the entire editorial chain, graphic design and layout, and integration of all content in all formats of the book: web, PDF, and EPUB. »

On the editorial side, the question of the OpenEdition platform arose. However, this platform is designed for scientific publications, making articles its standard format. Furthermore, in an art history book, images are objects of study in their own right and are not intended to be illustrative. The Louvre called on Julien Taquet and the Coko Foundation to develop a customized editorial chain.

The publishing chain was custom-built and allows tagged Word files to be converted into rich Markdown text files that can be shared via Git. Iconography is managed via YAML. Everything is converted using Flax, Paged.js, and CSS into paper, PDF, or web versions.

An intermediate HTML rendering simulates the appearance of the PDF, allowing for precise adjustments before production. The process follows a sequential and iterative logic, separating content and form without neglecting the latter.

The web design faithfully reproduces the codes of the printed book: cover, table of contents, double pages, typography. The interface promotes intuitive navigation and respects editorial intentions.

The catalog was designed using single source publishing, which allows multiple formats (digital PDF, EPUB, print edition, website) to be produced from a single source file, even though each medium requires specific adaptations.

In an interview conducted by Jean-Christophe Carius, he raises an interesting question: why create a new software solution when some already exist? He cites the example of Quire, a publishing chain with several interfaced components that generate books in different formats. However, to generate PDFs, they use Prince XML, which is proprietary and paid software. This is where Paged.js comes in, as a free and open-source solution that produces PDFs from HTML streams, ensuring free scalability. 

We contacted the Getty to ask if we could explore the possibility of replacing Prince XML with Paged.js. The Getty was open to the idea. Then, just as we were getting started, the Getty announced that it was working on making Quire open source, with a complete overhaul and a change in software components (Eleventy instead of Hugo, and Paged.js instead of PrinceXML… which actually corresponded exactly to the technical choices we had intended to make). It would therefore have made no sense to work on a solution that was in the process of being redesigned, and, by coincidence, we found ourselves developing our solution in parallel and arriving at the same conclusions, which reinforced our choices. 

This discussion shows that the various initiatives within the community of people working on these issues are fairly consistent in their choice and design of tools. Nevertheless, it is still unfortunate that the same initiative is being developed in two different places and at two different times, without the possibility of joining forces.

> Graphic design is not free 
> PrepostPrint
> Ideology = innovation
> Economically viable for stakeholders

C&F Éditions

C&F éditions est une maison d’édition créée à Caen en 2003 par Nicolas Taffin et Hervé Le Crosnier. Leur projet éditorial est axé sur la culture numérique et sa critique.1 (1 - Cairn Info, C&F éditions, https://shs.cairn.info/editeur/CF?lang=fr)

Elle publie « des textes sur la culture numérique, avec des intérêts forts sur les communs et lʼéducation, et un positionnement critique qui se retrouve dans le catalogue ainsi que (notamment) dans le choix des outils dʼédition. Nicolas Taffin et Hervé Le Crosnier ont fondé cette structure dʼédition, combinant plusieurs métiers et compétences : design graphique, typographie et design web pour le premier ; bibliothéconomie et sciences de lʼinformation et de la communication pour le second.»2 (2 -  Fauchié Antoine, Fabriquer des éditions Éditer des fabriques, Reconfiguration des processus techniques éditoriaux et nouveaux modèles épistémologiques, Université de Montréal, p.364, 2023.)

Il s’agit d’une petite maison d’édition avec une diffusion et distribution non externalisée, ce qui apporte une certaine liberté notamment au niveau du rythme ainsi qu’au niveau du nombre de tirage. 

Chez C&F Éditions, l’expérimentation éditoriale prend un tournant concret avec la collection « interventions ». Une volonté: sortir des logiciels classiques comme InDesign pour tester une nouvelle chaîne de fabrication du livre basée sur les technologies du Web : HTML, CSS et la librairie Paged.js. Concrètement, cela permet de composer des livres directement dans le navigateur, avec une approche plus souple et collaborative.

Nicolas Taffin, figure centrale de cette démarche, explore depuis plusieurs années l’édition via CSS print, une technique qui transforme le contenu web en pages imprimables. En partant de textes simples, peu illustrés, la collection «interventions» devient un terrain de jeu idéal pour tester cette méthode. L’usage du format AsciiDoc permet une rédaction structurée, facilement convertible en HTML, puis mise en page grâce à Paged.js.

En 2019 est donc publié Addictions sur ordonnance, de Patrick Radden Keefe sur la « crise des opioïdes » aux États-Unis. C’est premier livre imprimé en offset à avoir été réalisé avec Paged.js.3 (3 - Ibid., p.368) Nicolas Taffin a effectué tout un travail de documentation disponible sur son blog.4 (4 -  Taffin Nicolas, Making-of d’une collection libérée : Addictions sur ordonnance, 2019, polylogue.org, consulté le 6 septembre 2025)

En 2011, ils établissent la Licence Éditions Équitables qui s’adresse aux lecteurs. 

« Les auteurs disposent des Licences Creative Commons pour indiquer au lecteur ce qu’il peut faire avec leur œuvre. La Licence Édition Équitable vise à remplir le même rôle pour définir les droits du lecteur et ses responsabilités envers le processus éditorial.»4 (4 -  https://edition-equitable.org/, consulté le 8 septembre 2025)

« Je considère que le livre, c’est une interface. Ce ne sont pas deux domaines différents. Quand je dis que je fais des livres et que je fais des applications ou des sites web, pour moi, c’est continu. (…) C’est pareil dans mon travail, je considère que le livre imprimé c’est une interface d’accès au savoir ou à la connaissance. Donc c’est une interface qui a ses caractéristiques, des caractéristiques qui sont intéressantes. (…) C’est quelque chose qui permet de naviguer dans l’information. »5 (5 -  Citation de l’entretien de Nicolas Taffin, réalisé par Julie Blanc le 6 décembre 2019 dans le cadre de sa thèse, Composer avec les technologies du web, Paris, 2023)

> mise en ligne d’un certain nombre de livres, sans protection seulement le nom de l’acheteur est apposé
> création d’outils
> notion de fabrique

C&F éditions is a publishing house founded in Caen in 2003 by Nicolas Taffin and Hervé Le Crosnier. Their editorial project focuses on digital culture and its critique.

It publishes « texts on digital culture, with a strong focus on the commons and education, and a critical stance that is reflected in the catalog as well as (in particular) in the choice of publishing tools. Nicolas Taffin and Hervé Le Crosnier founded this publishing house, combining several professions and skills: graphic design, typography, and web design for the former; and library science and information and communication sciences for the latter.

It is a small publishing house with in-house distribution, which gives it a certain amount of freedom in terms of pace and print runs.

At C&F Éditions, editorial experimentation is taking a concrete turn with the “interventions” collection. The aim is to move away from traditional software such as InDesign and test a new book production chain based on web technologies: HTML, CSS, and the Paged.js library. In practical terms, this allows books to be composed directly in the browser, with a more flexible and collaborative approach.

Nicolas Taffin, a central figure in this approach, has been exploring publishing via CSS print for several years, a technique that transforms web content into printable pages. Starting with simple, sparsely illustrated texts, the “interventions” collection becomes an ideal testing ground for this method. The use of the AsciiDoc format allows for structured writing that is easily convertible to HTML and then laid out using Paged.js.

In 2019, Addictions sur ordonnance (Addictions on Prescription) by Patrick Radden Keefe on the “opioid crisis” in the United States was published. It is the first offset-printed book to have been produced with Paged.js. Nicolas Taffin has documented the entire process on his blog.

In 2011, they established the Fair Publishing License, which is intended for readers.

“Authors use Creative Commons licenses to tell readers what they can do with their work. The Fair Publishing License aims to fulfill the same role in defining readers’ rights and responsibilities toward the publishing process.”

« I consider books to be an interface. They are not two different domains. When I say that I make books and that I make applications or websites, for me, it’s a continuum. (…) It’s the same in my work; I consider printed books to be an interface for accessing knowledge. So it’s an interface that has its own characteristics, characteristics that are interesting. (…) It’s something that allows you to navigate through information. »

> putting a number of books online, without protection, only the buyer’s name is displayed

> creation of tools

> concept of manufacturing

Déborder Bolloré

 « Une publication multiformat coéditée par plus d’une centaine d’éditeurices indépendant·es, disponible à la vente en librairie et en libre diffusion sur deborderbollore.fr aux formats web, EPUB et PDF. […]

Les contributions mettent en avant la pensée de chercheureuses, d’imprimeureuses, d’éditeurices et de libraires qui analysent et/ou subissent les dynamiques de concentration et d’extrême droitisation du marché. Chacun·e tente de formuler, depuis sa position respective, des réponses à cette question urgente : comment faire face au libéralisme autoritaire dans le monde du livre ? »1 (1 -  https://deborderbollore.fr/)

Cette publication est une initiative de mutualisation d’ampleur et le fruit de la réflexion du secteur de l’édition indépendante sur l’empire Bolloré, suite à la campagne Désarmons Bolloré ainsi que l’appel au boycott par les « libraires antifascites ». 

Il est a noté que le collectif derrière cette publication appel à l’esprit critique et non pas au boycott complet de V.Bolloré. En effet, la posture des libraires est sensible, la viabilité de leur activité tient aussi et malgré tout sur des chiffres émanant de publications issues de grands groupes. 

Les acteurs de cette publication placent la figure de Vincent Bolloré comme une personnification qui permet d’ouvrir le dialogue sur la concentration éditoriale en place depuis le début du XIXe siècle. Cette dernière a permis aux grands groupes de représenter 90% du marché de l’édition. Ce projet dépasse la figure de V. Bolloré et questionne les dynamiques du monde éditorial.

L’idée est de comprendre les mécanismes d’opération puis de les déjouer. Jouer sur la multiplicité de l’édition indépendante, faire contrepoids face au monopole qu’incarne V. Bolloré. De cette façon, les enjeux sont tant économiques que politiques. Les éditeurs indépendants, ces fabriques de contre-récits permettent la circulation de voix minoritaires. 

Ils ne sont pas dupes quant à la l’illusion de pluralisme qui peut transparaître dans les grands groupes. Par exemple, la maison d’édition Fayard, qui appartient au groupe Hachette, publie des livres d’auteurs aux valeurs similaires que les acteurs derrière la publication Déborder Bolloré. Cependant, la nomination à sa tête de Lise Boell, éditrice d’Eric Zemmour, ainsi que la publication de voix telle que celle de Jordan Bardella, sert un but économique et politique, qui sous couvert de coexistence, normalise des récits de pouvoir d’extrême droite. : 

Cela faisait quinze ans qu’on n’avait pas vu un livre du Rassemblement National en librairie : le monde de l’édition se refusait de produire des ouvrages d’un parti fondé par d’anciens nazis et toujours promoteur d’une fascisation de la société. Et maintenant, cela semblerait presque normal.2 (2 -  « Ne laissons pas Bolloré et ses idées prendre le pouvoir sur nos librairies ! », Médiapart, 2024. https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/191124/ne-laissons-pas-bollore-et-ses-idees-prendre-le-pouvoir-sur-nos-librairies)

Dans l’entretien du média Médianes3 (3 -  Déborder Bolloré : une stratégie collective pour l’édition indépendante, Médianes, 2025) on constate la volonté de rendre les contenus accessible en ligne gratuitement et adaptés aux écrans. La volonté de créer une plateforme afin de regrouper des articles, des textes du recueil mais aussi des prolongements afin de consolider et éclairer certaines zones d’ombres. La volonté de dynamiser le partage de connaissances et de savoirs autour de la lutte du secteur du livre afin de solidifier et favoriser la collaboration des indépendants. Aujourd’hui chacun évolue dans son propre cercle avec leurs propres dynamiques, bien que certains se rencontrent lors de salons et/ou des collectifs, la mise en réseau au sens large reste difficile. 

C’est pourquoi ce travail collectif s’est inspiré de l’initiative La Pastèque, journal fruit de la mise en commun d’éditeurs indépendants où chaque maison participent en fonction de ses compétences. 

Dans la méthode de travail, il s’agissait donc de la mutualisation des compétences favorisant ainsi la multiplication des acteurs qui ont pu presque travailler en flux tendu. Dans cette méthodologie, le souhait était de faciliter les contacts afin de s’approprier l’infrastructure de travail tout en favorisant une dynamique ouverte. Afin de valoriser l’accessibilité à tous les acteurs, un convertisseur de fichier indesign a été crée vers des formats flexibles sans avoir à refaire les corrections, permettant ainsi d’élargir la diffusion et la distribution de la publication. 

L’organisation était composée de plusieurs comités (édition, communication, développement web, presse etc.) chacun prenait ses décisions et une coordination importante informait tout le monde de toutes les avancées.

Ce projet expose donc un modèle de rassemblement où le lien, la multiplicité des acteurs fourmillent. Un modèle où l’union compose une structuration possible et viable pour les acteurs indépendants du monde éditorial.

Afin de rester en phase avec leurs valeurs concernant la communication, les outils libres ont été choisis tel que l’utilisation de framasoft plutôt que Google drive. Cependant Instagram, reste un moyen de visibilité rapide, il a donc été utilisé ainsi qu’une communication plus physique avec des flyers et le bouche à oreille issu de la culture militante et celle du fanzine. 

C’est à cet endroit que l’on constate un besoin de lien entre éditeurs et médias indépendants car en effet en observant l’empire Bolloré on constate que ce dernier détient maison d’éditions et médias qui permettent une valorisation plus fluide. 

« A multi-format publication co-edited by more than a hundred independent publishers, available for sale in bookstores and freely distributed on deborderbollore.fr in web, EPUB, and PDF formats. […]

The contributions highlight the thinking of researchers, printers, publishers, and booksellers who analyze and/or experience the dynamics of market concentration and extreme right-wing tendencies. Each contributor attempts to formulate, from their respective positions, answers to this urgent question: how can we confront authoritarian liberalism in the world of books? »

This publication is a large-scale collaborative initiative and the result of reflection by the independent publishing sector on the Bolloré empire, following the Désarmons Bolloré campaign and the call for a boycott by “anti-fascist booksellers.”

It should be noted that the collective behind this publication calls for critical thinking rather than a complete boycott of V. Bolloré. Indeed, booksellers are in a sensitive position, as the viability of their business still depends, despite everything, on figures from publications produced by large groups.

The authors of this publication use Vincent Bolloré as a figurehead to open up dialogue on the concentration of publishing power that has been in place since the early 19th century. This concentration has enabled large groups to represent 90% of the publishing market. This project goes beyond the figure of V. Bolloré and questions the dynamics of the publishing world.

The idea is to understand how the system works and then to thwart it. To leverage the diversity of independent publishing and counterbalance the monopoly embodied by V. Bolloré. In this way, the stakes are both economic and political. Independent publishers, these factories of counter-narratives, enable minority voices to be heard.

They are not fooled by the illusion of pluralism that can be seen in large groups. For example, the Fayard publishing house, which belongs to the Hachette group, publishes books by authors with similar values to those behind the publication Déborder Bolloré. However, the appointment of Lise Boell, Eric Zemmour’s publisher, as its head, as well as the publication of voices such as that of Jordan Bardella, serves an economic and political purpose, which, under the guise of coexistence, normalizes narratives of far-right power.

It had been fifteen years since a book by the National Rally had been seen in bookstores: the publishing world refused to produce works by a party founded by former Nazis and still promoting the fascistization of society. And now, it seems almost normal.

In the interview with Médianes, we see a desire to make content available online for free and adapted for screens. There is a desire to create a platform to bring together articles, texts from the collection, and also extensions to consolidate and shed light on certain gray areas. There is a desire to boost the sharing of knowledge and expertise around the struggles of the book sector in order to strengthen and promote collaboration among independents. Today, everyone operates within their own circle with their own dynamics. Although some meet at trade shows and/or collectives, networking in the broad sense remains difficult.

That is why this collective work was inspired by the La Pastèque initiative, a journal created by a group of independent publishers, with each company contributing according to its expertise.

The working method therefore involved pooling skills, thereby encouraging the involvement of a large number of participants who were able to work on an almost just-in-time basis. The aim of this methodology was to facilitate contacts in order to take ownership of the working infrastructure while promoting an open dynamic. In order to enhance accessibility for all participants, an InDesign file converter was created to convert files to flexible formats without having to redo corrections, thus enabling wider dissemination and distribution of the publication.

The organization was composed of several committees (publishing, communication, web development, press, etc.), each of which made its own decisions, and a large coordination team kept everyone informed of all developments.

This project therefore presents a model of collaboration where connections and a multiplicity of actors abound. It is a model where unity creates a possible and viable structure for independent actors in the publishing world.

In order to remain in line with their values regarding communication, free tools were chosen, such as Framasoft rather than Google Drive. However, Instagram remains a means of rapid visibility, so it was used along with more physical communication methods such as flyers and word of mouth, drawing on activist culture and fanzines.

This is where we see a need for links between publishers and independent media, because when we look at the Bolloré empire, we see that it owns publishing houses and media outlets that allow for more fluid promotion.

Diversions

DiVersions s’est intéressé au patrimoine culturel numérique en ligne afin d’expérimenter avec son potentiel pour inviter diverses formes de collaboration, pour faire apparaître des conflits et faire place à d’autres récits. En dialogue avec les institutions culturelles et leurs e-collections, DiVersions a expérimenté avec le patrimoine numérisé et numérique pour ouvrir les métadonnées, les bases de données, les catalogues et les infrastructures numériques à d’autres imaginations. Le projet de quatre ans était organisé autour de sept expériences artistiques qui ont évolué en réponse à des collections numériques et numérisées.1 (1 -  https://diversions.constantvzw.org/wiki/index.php?title=Main_Page)

Ce projet est un engagement dans des perspectives décoloniales et intersectionnelles autour des e-collections. Elles sont prises comme patrimoine culturel qui peut offrir une place à des récits marginalisés tout en soulignant la nécessité d’une prise de conscience autour de la violence coloniale qui les alimente, les maintient en placent marginalisent de nombreux points de vue.

Derrière cette publication il y a donc la prise en compte de l’ambivalence de ces objets tant comme outils de résistance mais dont la pratique institutionnelle de leur construction se place dans la catégorisation du monde. L’application des critères de tri de ces collections doit faire l’objet d’une attention particulière afin que la violence coloniale qui a rassemblé ces collections au départ ne perdure pas. Les modèles de publication numériques ne sont pas neutres et peuvent entretenir des rapports de dominations. 

Les points de questionnements tournent autour des objets tels que les e-collections mais aussi sur la façon dont les métadonnées empêchent ou non la place de « di-versions ». Les technologies des bases de données affirment l’autorité de certains experts face à d’autres, les algorithmes corroborent les clichés sexistes. La remise en question de ces points est nécessaire auquel cas la numérisation maintiendra la conservation, la représentation et l’accès aux mains de pouvoirs coloniaux.

« Le « versionnage » est une pratique qui permet de rédiger du contenu à plusieurs et qui offre la possibilité de modifier facilement ce qui a déjà été écrit. Ce fonctionnement a l’avantage de proposer de nombreuses possibilités d’intervention et de réponse favorisant ainsi les récits divergents. » 2 (2 -  Misselyn Ségolène, DiVersions V2, le projet numérique qui veut entendre plus de voix, RTBF, 2021)

L’idée étant de rendre transparent le processus d’édition partagée où toute action peut être annulée ou répétée en tenant compte des différences. Le versionnage permet d’insister sur le processus et le rend presque jamais fini. 

L’une des limites du versionnage, est l’hypothèse de linéarité qui confirme trop facilement un sentiment d’évolution progressive, surtout lorsque le dernier compte comme le meilleur. Comment exprimer les versions sous forme d’arrêts, de demi-tours, de pistes parallèles, de bosses et de glissades qui se produisent tout au long d’un processus ?

C’est à cet endroit que le potentiel d’une approche décoloniale et intersectionnelle du versionnage émerge. En offrant différents points d’intervention, il ouvre une culture de la critique et offre des pistes afin de repenser, re-situer et réorienter. Ainsi un versionnage décolonial permet aux différentes versions de coexister mais aussi d’interagir en prenant en compte toute la complexité liée au patrimoine. 

« Envisager d’autres récits signifie ouvrir les collections numériques et leurs histoires comme d’une écriture collective, une compréhension du patrimoine qui n’est ni détenu individuellement ni agencé de manière linéaire. »3 (3 -  https://diversions.constantvzw.org/wiki/index.php?title=Introduction#introduction)

DiVersions has focused on online digital cultural heritage in order to experiment with its potential to invite various forms of collaboration, to reveal conflicts, and to make room for other narratives. In dialogue with cultural institutions and their e-collections, DiVersions experimented with digitized and digital heritage to open up metadata, databases, catalogs, and digital infrastructures to other imaginations.

The four-year project was organized around seven artistic experiments that evolved in response to digital and digitized collections.

This project is a commitment to decolonial and intersectional perspectives on e-collections. They are considered cultural heritage that can offer a place for marginalized narratives while highlighting the need for awareness of the colonial violence that fuels them, keeps them in place, and marginalizes many points of view.

Behind this publication, therefore, is an acknowledgment of the ambivalence of these objects as tools of resistance, but whose institutional construction places them within the categorization of the world. The criteria used to sort these collections must be carefully considered so that the colonial violence that brought these collections together in the first place does not continue. Digital publication models are not neutral and can perpetuate relationships of domination.

The questions raised revolve around objects such as e-collections, but also around whether metadata prevents or allows for “diversions.” Database technologies affirm the authority of certain experts over others, and algorithms corroborate sexist stereotypes. These issues need to be addressed, otherwise digitization will keep conservation, representation, and access in the hands of colonial powers.

“Versioning” is a practice that allows multiple people to write content and easily modify what has already been written. This has the advantage of offering numerous opportunities for intervention and response, thereby promoting divergent narratives. « 

The idea is to make the shared editing process transparent, where any action can be undone or redone, taking differences into account. Versioning emphasizes the process and makes it almost never-ending.

One of the limitations of versioning is the assumption of linearity, which too easily confirms a sense of progressive evolution, especially when the latest version is considered the best. How can versions be expressed in terms of stops, U-turns, parallel tracks, bumps, and slips that occur throughout a process ?

This is where the potential of a decolonial and intersectional approach to versioning emerges. By offering different points of intervention, it opens up a culture of criticism and offers avenues for rethinking, re-situating, and reorienting. Thus, decolonial versioning allows different versions to coexist but also to interact, taking into account all the complexity associated with heritage.

“Envisioning other narratives means opening up digital collections and their histories as a collective writing, an understanding of heritage that is neither individually owned nor arranged in a linear fashion.”

Getty Museum

La morale de la Xerox

La Morale de la Xerox est un fanzine de Clara Balaguer et Florian Cramer qui traite de l’appropriation culturelle. L’un est né en Occident, l’autre non. Ce sont deux rapports à la question. Clara s’attarde sur les problématiques d’accès à la connaissance aux Philippines, où les livres, les bibliothèques et les librairies sont difficiles à trouver, et où il est nécessaire de “pirater” des livres pour les lire. Sur l’autre face du livre, Florian retrace l’histoire de l’appropriation dans l’art puis raconte un épisode du début de sa carrière, alors qu’une institution artistique lui avait volé ses textes afin de les éditer sans son consentement, et évidemment, sans lui reverser quelconques droits d’auteur.1 (1 -  https://piaille.fr/@editionsburnaout/111703169726554287)

Les éditions Burn~Août est une maison d’édition créée en 2020. Dans leur catalogue, on trouve des publications traditionnelles sous forme d’essais mais il y aussi une collection plus expérimentale nommée “Position d’éditeurices” où les écrits sont des outils critique sur la production et la circulation de l’imprimé. C’est une manière de visibiliser des pratiques éditoriales alternatives existantes. La morale de la Xerox est le numéro 7. Ce projet a été réalisé de manière collaborative. Il a été traduit, imprimé, mis en page, relié, lors de sept ateliers répartis sur huit mois, ouverts à toutes.2 (2 - La morale de la xerox, site des éditions Burn-Aout.)

La particularité de cette publication réside dans la travail collaboratif de traduction. À cette occasion, Yann Trividic a développé un logiciel libre dédié à la traduction collective d’édition, Patatrad.

« Chaque phrase, chaque mot résulte d’une discussion menée ensemble dans un cadre imaginé avec le concours des participant.es aux ateliers. Il y eut autant de joyeuses ententes que de frictions ; le texte appelait à cela. »3 (3 -  La morale de la xerox, site des éditions Burn-Aout.)

Les ateliers avaient pour objectif de réussir à traduire collectivement tout le texte en rendant visible les discussions qui avaient émergé. Pour ce faire, Patatrad permet à plusieurs variantes d’une traduction d’exister et faire cohabiter les désaccords des participant.es. Il y a donc autant de versions d’un texte qu’on souhaite où tout le monde peut promouvoir sa traduction au même titre que quelqu’un d’autre. Contrariant ainsi la posture habituelle du traducteur qui signe l’unique version d’un texte. Patatrad est un logiciel libre, accessible et appropriable par n’importe qui. Son mode d’emploi est en ligne et son poids est très léger. 4 (4 - https://gitlab.com/editionsburnaout/padatrad)

Par ailleurs, à chaque atelier Yann Trividic arrivait avec une nouvelle version du logiciel permettant ainsi son expérimentation et des retours directs par les participants jusque’à parvenir à une version utilisable par tous.

Sur la version papier, la traduction s’est figée sur une des combinaison possible. Sur la version numérique, le texte reste en mouvement ce qui permet de préserver les traces des discussions.5 (5 -  Et Padatrad ! Des éditions Burn~Août, France Culture, 2024)

La Morale de la Xerox is a fanzine by Clara Balaguer and Florian Cramer that deals with cultural appropriation. One was born in the West, the other was not. These are two perspectives on the issue. Clara focuses on the problems of access to knowledge in the Philippines, where books, libraries, and bookstores are hard to find, and where it is necessary to “pirate” books in order to read them. On the other side of the book, Florian traces the history of appropriation in art and recounts an episode from the beginning of his career, when an art institution stole his texts in order to publish them without his consent and, of course, without paying him any royalties.

Burn~Août is a publishing house created in 2020. Its catalog includes traditional publications in the form of essays, but there is also a more experimental collection called “Position d’éditeurices” (Publisher’s Position), in which the writings are critical tools on the production and circulation of printed matter. It is a way of highlighting existing alternative publishing practices. The moral of Xerox is number 7. This project was carried out collaboratively. It was translated, printed, laid out, and bound during seven workshops spread over eight months, open to all.

The unique feature of this publication lies in the collaborative translation process. For this project, Yann Trividic developed Patatrad, a free software program dedicated to collective translation.

« Each sentence, each word is the result of a discussion held together in a framework devised with the help of the workshop participants. There were as many joyful agreements as there were frictions; the text called for it. »

The aim of the workshops was to successfully translate the entire text collectively, making the discussions that had emerged visible. To do this, Patatrad allows several variants of a translation to exist and brings together the participants’ disagreements. There are therefore as many versions of a text as desired, where everyone can promote their translation on an equal footing with anyone else. This contradicts the usual position of the translator who signs the single version of a text. Patatrad is free software, accessible and adaptable by anyone. Its user manual is online and it is very lightweight.

In addition, Yann Trividic arrived at each workshop with a new version of the software, allowing participants to test it and provide direct feedback until a version suitable for everyone was achieved.

In the paper version, the translation was fixed on one of the possible combinations. In the digital version, the text remains fluid, allowing traces of the discussions to be preserved.

Le champ des possibles

Making Matters

Cette édition est la résultante d’un travail de recherche de quatre ans, effectué par Hackers & Designers, dans le cadre du projet ‘Bridging art, design and technology through Critical Making’, du programme de recherche « Smart Culture » du Conseil Néerlandais de la recherche. 

Ce projet part du constat des problèmes écologiques et sociaux du monde actuel adoptant ainsi une approche globale des pratiques transdiciplinaires présentes chez les acteurs du monde de l’art et du design. « Making Matters décrit les différents rôles que jouent les artistes visuels et les concepteurs face à ces problèmes. »https://www.hackersanddesigners.nl/making-matters-a-vocabulary-of-collective-arts.html

Ces problèmes sociétaux ont rendu les actions collectives inévitables et mis en exergue le basculement de l’individualité à la collaboration entre acteurs d’horizons divers. Les frontières entre disciplines autrefois très nettes sont devenues floues, voire obsolètes. Cette investigation sur les pratiques artistiques est une invitation à considérer l’art au-delà de ses formes habituelles plaçant l’action commune au cœur de son raisonnement. Ce glossaire expérimente concepts et mots-clés de pratiques actuelles au-delà des formes dominantes. Ces entrées se veulent mondiales, ne se conformant pas aux distinctions traditionnelles entre les disciplines, ni à la conception occidentale.

L’ouvrage est composé de sept parties dont la variété des contributions peuvent se faire écho ou être autonomes, permettant une lecture non-chronologique. 

Dans l’article de Manon Fougère sur l’ouvrage, l’autrice nous fait part d’une ouverture intéressante : constatant un nombre réduit de contributions géographiquement éloignées malgré l’ambition initiale d’expérimentations au niveau global. Elle propose de prolongée la réflexion : « comment renforcer, à une échelle transnationale, les liens entre la création artistique, l’activisme et la recherche scientifique ? »2 (2 -  Manon Fougère, « Making Matters: A Vocabulary for Collective Arts », Critique d’art [En ligne], 2024 https://journals.openedition.org/critiquedart/106623)

?? Système technique

La conception de ce livre s’inscrit dans le cadre d’une exploration collective permanente d’outils et de flux de travail de publication inhabituels, non propriétaires, à code source ouvert, gratuits et libres. Ces outils ont leurs propres particularités et nous obligent à repenser et à réorganiser nos priorités en matière de conception. Par exemple, lorsqu’il s’agit de typographie détaillée - le parfait retour à la ligne ou le crénage - nous avons dû faire des concessions dans cette publication. Néanmoins, en mettant en pratique différents scénarios de conception d’outils, nous espérons contribuer à une communauté croissante de concepteurs qui considèrent qu’il est pertinent de repenser l’écologie de leurs outils. S’appuyant sur les connaissances et les pratiques de nombreux designers et collectifs qui travaillent et contribuent à des approches open-source pour concevoir des publications en ligne et hors ligne[1], les expériences de publication de Hackers & Designers croisent la programmation informatique, l’art et le design, et impliquent la construction d’outils et d’infrastructures techniques auto-fabriqués, piratés et réappropriés, qui aboutissent parfois à des livres, comme celui que vous tenez en ce moment dans les mains.

Conformément aux principes du logiciel libre, l’écosystème d’outils qui a évolué autour de la conception de cette publication est documenté et publié sur le site web de H&D et sur le dépôt git sous la licence CC4r1 (1 -  Collectives conditions for reuse : « Vous êtes invité·e·s à copier, distribuer et transformer les documents publiés dans ces conditions, et à prendre en compte les implications de la (ré)utilisation. » CC4r, Copyleft Attitude with a difference - version 1.0, https://constantvzw.org/), offrant ainsi la possibilité de poursuivre dans d’autres contextes, d’étudier, de critiquer et de réaffecter.

L’écosystème d’outils comprend : MediaWiki, Jinja templating, Pagedjs pour la mise en page, et Scribus & Gimp pour la retouche d’images et la conception de la couverture.

Toutes les polices de caractères utilisées dans cette publication sont disponibles sur “Badass Libre Fonts By Womxn”, un dépôt de polices de caractères open source et/ou libres composé par Loraine Furter.

Polices utilisées : Ortica créée par Benedetta Bovani, Authentic Sans créée par Christina Janus et Desmond Wong, et Combine créée par Julie Patard.

[1]Les collectifs qui nous inspirent dans nos expériences de conception sont Varia, Constant Association for Art and Media, Open Source Publishing, les pratiques et les connaissances dérivant de contextes éducatifs tels que l’initiative interdépartementale PUB dirigée par des étudiants au Sandberg Instituut Amsterdam ou XPUB - un programme de maîtrise en édition expérimentale au Piet Zwart Institute, les groupes de recherche sur l’édition numérique et hybride de l’Institute of Network Cultures. Concrètement, l’infrastructure technique et le flux de travail utilisés pour créer cette publication (wiki-to-pdf) s’appuient sur les dépôts de code de Martino Morandi (Constant Association for Art and Media) développés pour la publication « Infrastructural Interactions » éditée par TITiPI (Helen V Pritchard, Femke Snelting) (gitlab. constantvzw.org/titipi /wiki-to-pdf), et Manetta Berends (Varia Collective) pour la publication Volumetric Regimes éditée par Possible Bodies (Jara Rocha, Femke Snelting), publiée sous licence CC4r (git.vvvvvaria.org /mb/volumetric-regimes-book).2 (2 -  https://www.hackersanddesigners.nl/making-matters-a-vocabulary-of-collective-arts.html)

This edition is the result of four years of research carried out by Hackers & Designers as part of the ‘Bridging art, design and technology through Critical Making’ project, part of the Dutch Research Council’s ‘Smart Culture’ research program.

The project takes as its starting point the ecological and social problems facing the world today, adopting a comprehensive approach to the transdisciplinary practices of those involved in the world of art and design. ‘Making Matters’ describes the different roles that visual artists and designers play in addressing these problems. « 

These societal problems have made collective action inevitable and highlighted the shift from individuality to collaboration between actors from diverse backgrounds. The once clear boundaries between disciplines have become blurred, even obsolete. This investigation into artistic practices is an invitation to consider art beyond its usual forms, placing collective action at the heart of its reasoning. This glossary experiments with concepts and keywords from current practices beyond the dominant forms. These entries are intended to be global, not conforming to traditional distinctions between disciplines or to Western thinking.

The book is composed of seven parts, whose varied contributions can be read in sequence or independently, allowing for a non-chronological reading.

In Manon Fougère’s article on the book, the author shares an interesting insight: she notes that there are few contributions from geographically distant locations, despite the initial ambition to experiment on a global scale. She proposes to extend the reflection: “How can we strengthen the links between artistic creation, activism, and scientific research on a transnational scale?”

Médor

Médor est un journal indépendant belge d’enquête et de récits. Dans l’entretien radiophonique donné par Quentin Noirfalisse, membre de Médor, aux auditeurs de l’émission Les autres voix de la presse1 (1 -  Les Autres voix de la Presse n°296 - Médor fête ses 10 ans, octobre 2025.), il nous est fait part de la genèse de ce projet qui a germé en 2012. Des journalistes, des graphistes et autres professionnels de la presse se sont réunis, partant du constat de la crise qui secouait le secteur, ils se sont organisés en comité de réflexion autour de la question : comment repenser le secteur ? 

C’est alors que pendant trois ans ils se sont concertés pour finalement se créer sous forme de coopérative en 2015, comptant aujourd’hui plus de 2000 coopérateurs. L’idée était de proposer un média accès sur la Belgique, basé sur les faits, l’enquête. 

Le fait de repenser le secteur a fait émerger la volonté de sortir des outils habituels afin de favoriser les outils libres et s’affranchir des GAFAM. 

De cette façon, le magazine a recours depuis 2015 des outils libres et open source mis en place par Open Source Publishing pour publier une version imprimée entièrement réalisée avec les technologies du web.2 (2 - Blanc Julie, Composer avec les technologies du web Genèses instrumentales collectives pour le développement d’une communauté de pratique de designers graphiques, p.24, 2023.)

Nous retrouvons ces informations sur leur site :

  • Médor est mis en page avec des technologies « ouvertes », omniprésentes sur le web, mais rarement (voire jamais) utilisées par les médias : notre magazine existe grâce à du langage HTML pour sa structure et ses contenus et du CSS (feuilles de style en cascade) pour son look. Pas d’InDesign dans le processus, mais bien une application appelée HTML2PRINT (du langage HTML pour l’impression).

  • Inkscape, Gimp, Scribus : ces logiciels libres ont remplacé leurs équivalents Adobe, Illustrator, Photoshop dans le processus de mise en page.

  • L’utilisation de LibreOffice est encouragée pour la rédaction des textes (même si certains résistent encore et toujours à cet envahisseur libre).

  • Une démarche résolue a été lancée pour encourager les auteurs et auteurs visuels à diffuser leur travail sous des licences plus souples que le très abrupt droit d’auteur et Médor encourage la publication en Creative Commons. Nous ne vivons pas pour mettre notre contenu dans un paywall. Chaque auteur ou autrice peut choisir sa licence librement et définir les conditions de reproduction, diffusion, modification de son texte, tout en maintenant une obligation de citation et en gardant le droit moral sur ses créations.3 (3 -  https://medor.coop/medor-cest-quoi-cest-qui/des-outils-et-licences-libres/)

La presse belge fait aussi face à un phénomène de concentration des pouvoirs, par exemple en Belgique francophone notamment le groupe Rossel (présent aussi en France avec des médias régionaux) vient de racheter le deuxième groupe de presse, les menant à une situation quasi monopolistique en terme d’information. Cependant, leur posture s’apparente à celle de financiers désireux d’une presse rentable et non pas comme un outils d’opinion pour un autre business. De plus, ils ne font que de la presse et la radio contrairement à la figure de Bolloré.

C’est pouqrquoi Médor, s’intéresse à la manière dont on fait un « journalisme robuste ». Bien que le projet soit financièrement fragile, l’idée était de sortir du système classique où beaucoup de médias sont détenus par des familles. La part est à 20 euros mais qu’un coopérateur est un voix à 20 euros ou un autre plusieurs milliers d’euros, leur voix aura le même poids, il n’y a donc pas de prise de pouvoir possible. 

Le journal Médor fait parti du Collectif Kiosque, un regroupement de médias indépendants, spécialistes de la presse écrite, unis autour de la défense de leur valeurs communes.4 (4 -  Les Autres voix de la Presse n°296 - Médor fête ses 10 ans, octobre 2025.)

Médor is an independent Belgian investigative journalism and storytelling publication. In a radio interview given by Quentin Noirfalisse, a member of Médor, to listeners of the program Les autres voix de la presse (Other Voices of the Press), he shared the origins of this project, which began in 2012. Journalists, graphic designers, and other media professionals came together, recognizing the crisis that was shaking the sector, and formed a committee to discuss the question: how can we rethink the sector?

They spent three years working together and finally created a cooperative in 2015, which now has more than 2,000 members. The idea was to offer a media outlet focused on Belgium, based on facts and investigation.

Rethinking the sector has led to a desire to move away from traditional tools in favor of free tools and to break free from GAFAM.

As a result, since 2015, the magazine has been using free and open-source tools developed by Open Source Publishing to publish a print version created entirely using web technologies.

We find this information on their website:

Médor is laid out using “open” technologies that are ubiquitous on the web but rarely (if ever) used by the media: our magazine exists thanks to HTML for its structure and content and CSS (Cascading Style Sheets) for its look. No InDesign is used in the process, but rather an application called HTML2PRINT (HTML for printing).

Inkscape, Gimp, Scribus: these free software programs have replaced their Adobe equivalents, Illustrator and Photoshop, in the layout process.

The use of LibreOffice is encouraged for writing texts (even if some still resist this free invader).

A determined effort has been launched to encourage authors and visual artists to distribute their work under licenses that are more flexible than the very strict copyright law, and Médor encourages publication under Creative Commons. We do not live to put our content behind a paywall. Each author is free to choose their license and define the conditions for reproduction, distribution, and modification of their text, while maintaining a citation requirement and retaining moral rights over their creations.

The Belgian press is also facing a phenomenon of concentration of power. For example, in French-speaking Belgium, the Rossel group (also present in France with regional media outlets) has just bought out the second largest press group, leading to a quasi-monopolistic situation in terms of information. However, their stance is similar to that of financiers seeking a profitable press rather than a tool for shaping opinion for another business. Furthermore, unlike Bolloré, they are only involved in the press and radio.

This is why Médor is interested in how to produce “robust journalism.” Although the project is financially fragile, the idea was to break away from the traditional system where many media outlets are family-owned. The share price is €20, but whether a cooperative member has a €20 vote or several thousand euros, their vote will have the same weight, so there is no possibility of a takeover.

The Médor newspaper is part of the Collectif Kiosque, a group of independent media outlets specializing in print media, united around the defense of their common values.

Un ostéo pour ma grossesse

Villa Chiragan

Les sculptures de la villa romaine de Chiragan

Pour le musée Saint Raymond (Toulouse), Julie Blanc et Antoine Fauchié ont développé un catalogue multi-support. Le catalogue présente une partie de la collection du musée consacrée à une ensemble de sculptures romaines découvertes au lieu-dit Chiragan à Martres-Tolosane. Inspiré par le Getty Museum de Los Angeles, ils ont conçu et développé une version numérique du catalogue et une version imprimée. Pour cela ils ont proposé une chaîne de publication crée spécifiquement pour l’équipe du musée et basée sur un ensemble d’outils open-source que qu’ils ont assemblés (Jeckyll, Zotero, Forestry, Gitlab, paged.js, etc.). Le design graphique et interactif du site a entièrement été développé en HTML, CSS et Javascript. La version imprimée utilise Paged.js pour générer le catalogue imprimé directement depuis le navigateur web. Ainsi, les contenus ne sont entrés et corrigés qu’une seule fois par le musée pour générer les deux versions.

Transforming data Collecting data Layout Exporting Printing
Christelle Moliné : coordination éditoriale
Pascal Capus : écriture textes des catalogues
Antoine Fauchié : conception de la chaîne de publication
Julie Blanc : conception graphique et le développement web
Antoine Fauchié 
Julie Blanc
Antoine Fauchié 
Julie Blanc
Ménard Imprimerie, à Labège

Volumes

L’affiche-programme éditée pour l’exposition Volumes à l’occasion d’Une saison graphique est une issue de la collaboration de Claire Colnot, Benjamin Lahitte, Jean-Marc Saint-Paul, Amish Shah et Julien Bidoret, designers membres de la Maison des éditions et fut imprimée par Lézard graphique.

Au cours de la préparation de l’exposition, un document partagé entre les différents acteurs de l’exposition (membres de la Mdé, stagiaires de l’ÉSA Pyrénées) fut consacré à inventorier les 585 livres exposés en provenance des 43 éditeurs qui ont bien voulu participer à l’aventure. Pour Une saison graphique, il fut réduit à 521 après un léger affinage de la sélection de livres et l’ajout de la collection des ouvrages de Cent Pages présentés au Bel Ordinaire.

Ce fichier permit de réunir les informations relatives à chaque livre : éditeur, titre, auteur, designer, collection, mais aussi hauteur, largeur, profondeur, prix, url et photo de la couverture. Outre les nécessités de suivi de l’inventaire du fonds, ce document permit de concevoir avec précision l’accrochage des ouvrages.

Pour l’exposition à la Bibliothèque universitaire, nous avons choisi de produire une affiche qui joue avec la diversité des livres et les mette tous à l’honneur. Un script python a permis de générer un fichier SVG de rectangles correctement dimensionnés et colorés selon la dominante de la couverture.

Collecting data Transforming data Layout Exporting Printing
Exhibition participants (members of the Mdé, trainees from the ÉSA Pyrénées) Claire Colnot, Benjamin Lahitte, Jean-Marc Saint-Paul, Amish Shah and Julien Bidoret Claire Colnot, Benjamin Lahitte, Jean-Marc Saint-Paul, Amish Shah and Julien Bidoret Claire Colnot, Benjamin Lahitte, Jean-Marc Saint-Paul, Amish Shah and Julien Bidoret Lézard Graphique
CSV Python SVGNest (https://github.com/Jack000/SVGnest)
Inkscape
Illustrator Sérigraphie
List the 521 exhibited books in a shared CSV file (publisher, title, author, designer, collection, as well as height, width, depth, price, URL, and cover photo). Python script for generating an SVG file of rectangles correctly sized and colored according to the dominant color of the cover. The SVG was then optimized using the SVGNest script, allowing the rectangles to be condensed within the poster space.
Poster layout in Inkscape
SVG was then processed in Illustrator
Export and color preparation
Fluorescent color mixing(done by Benjamin Lahitte with Lézard Graphique)
Poster printing
CSV File A series of poster designs
One selected poster
SVG Poster PDF ready to print (exported with Adobe Illustrator) Printed Poster
Forced to use proprietary software for colorization, habits of the graphic designer and printer

Volumetric Regime