Le pianotype de Young et Delcambre, machine à composer, est actionnée par des femmes dans les documents de promotion. Ressentie comme une menace, elle mobilise contre elle les ouvriers typographes.
Ada Lovelace publie une traduction de l'article que l'ingénieur italien Luigi Menabrea consacre à la machine analytique de Charles Babbage qu'elle augmente de nombreuses notes. Celle que Babbage surnommait l'«enchanteresse des nombres» décrit en particulier comment la machine pourrait être utilisée pour manipuler des nombres mais aussi des lettres et des symboles. Visionnaire, elle entrevoit l'universalité potentielle d'une telle machine. Pour Lovelace, la machine analytique pouvait être programmée pour suivre des instructions mais aussi créer, elle «tisse des motifs algébriques comme le métier de Jacquard tisse des fleurs et des feuilles. »
En forte croissance, la télégraphie électrique a un besoin soudain de main-d'oeuvre. Ce secteur naissant et initialement non genré fut l'un des premiers métiers liés aux technologies de communication ouverts aux femmes, malgré les réticences d'une partie des télégraphistes hommes. Le travail du télégraphiste, tout comme celui d'un programmeur informatique, consistait à traduire des instructions en langage courant dans des codes lisibles par les machines.
Remington, jusque-là producteur d'armes, de matériel agricole et de machines à coudre, produit en série et commercialise sous le nom de « The Typewriter » la machine à écrire de C. L. Sholes. La machine à écrire a transformé le métier de secrétaire, exclusivement occupé par des hommes en un métier presque exclusivement exercé par des femmes. Assimilée à une machine à coudre (Remington les produisait à partir du même chassis), les machines à écrire étaient supposées se pratiquer comme le piano. « La machine à écrire est spécialement adaptée pour les doigts de femme. Elles semblent faites pour tapper à la machine. L'activité ne demande pas plus de travail ni de dextérité que de jouer du piano » John Harrison, Manual of the typewriter (1888)
Avant qu'il ne désigne un ordinateur, le terme "computer " décrivait une personne faisant des calculs à la main, une profession souvent exercée par des femmes. L'observatoire de Harvard recourt aux femmes calculatrices dès 1875 mais c'est sous la direction de Edward Charles Pickering qu'elles sont recrutées systématiquement pour traiter les données astronomiques et analyser les plaques photographiques. Parfois appelées « Harem de Pickering », les femmes présentaient l'intérêt de travailler pour un salaire deux fois moindre que celui des hommes. Plusieurs "computers" sont devenus des astronomes célèbres à leur époque, notamment Williamina Fleming, Annie Jump Cannon, Antonia Maury, Henrietta Swan Leavitt and Cecilia Payne-Gaposchkin.
Ce projet a été réalisé par notre collectif exclusivement. Nous avons voulu nous réapproprier la couleur bleue à travers laquelle nous avons mis en avant la présence de la femme, tout en tournant en ridicule les clichés féminins en peignant la figure masculine des stéréotypes initialement attribués aux femmes.
Le groupe 2